Un canapé et un parapluie s'il vous plait !

Vous allez sans doute trouver le titre de cette news un peu farfelue mais figurez-vous que la réalité est toute proche. En effet, ce week-end, soldes obligent, ma petite famille et moi-même avons décidé de faire les magasins de meuble pour trouver un bureau.

Nous sommes donc allez dans une zone commerciale où l’on trouve tous ces grands vendeurs de meubles bien connu du consommateur français. Nous nous sommes donc rendus dans un tout nouveau magasin. Le genre de magasin où, même pendant les soldes, le moindre mobilier coûte plusieurs centaines d’euros.

Nous voici donc dans ce super magasin à naviguer entre les meubles, à visionner les étiquettes de prix à trois voire quatre chiffres avant la virgule, à poser des questions à des vendeurs en costume cravate au look travaillé. Notre choix finalisé, bon de commande en poche, nous passons en caisse pour régler.
Et là surprise. Devant les caisses, je trouve un petit présentoir de parapluies. Des parapluies droits et des parapluies pliants au prix de 13,5 euros l’unité. Des parapluies siglés en plus et pas au nom du magasin mais au nom d’un créateur inconnu, le genre de nom qui vous laisse penser qu’il doit y avoir quelqu’un de connu derrière, un artiste, un virtuose de la mode qui aura pris le temps de concevoir un parapluie de qualité pour les clients de cette enseigne.

Tout est fait pour laisser croire au client que le parapluie vendu ici est comme les meubles disponibles dans le reste du magasin. Beau, bien conçu, de qualité.

Une multitude de questions me viennent alors à l’esprit que je ne manque pas de poser à ma chère et tendre. Mais pourquoi des parapluies ici ? En plus, il ne pleut pas à l’extérieur, ce n’est donc pas une vente d’opportunité ou pour rendre service au client en évitant qu’il se mouille en rentrant chez lui. Quel est le rapport entre un canapé, une chaise, un lit ou un bureau et un parapluie ? Je n’en vois aucun. En imaginant que le magasin réalise des ventes de parapluies, quel % du chiffre d’affaire représente ces maigres ventes ? Et puis un parapluie à 13,5 euros TTC, quand on tient compte de la TVA à 20%, de la marge du magasin, de celle d’importateur (et oui vous imaginez quand même pas que le parapluie est fabriqué en France) et celle du fabricant surement asiatique, on se retrouve avec un prix de fabrication de l’ordre de 1 euro même pas de quoi couvrir l’achat des matières premières..

Au final, cela me rappelle quelque chose. A la caisse de nos supermarchés, on trouve aussi des produits de consommation courante, piles, chewing-gum, carte de téléphone, magazines télé. Et quelle est le point commun de tous ces produits disponibles en caisse de supermarché: ce sont des produits jetables à usage unique et à bas coût. Ah ne me dites pas que cette enseigne considère le parapluie comme un objet jetable et à usage unique ? Et bien si et malheureusement ce n’est pas le seul. Toutes ces initiatives aussi bien pensées soient elles, ont contribués, et contribuent, à dévaloriser le parapluie et à en faire un objet de consommation courante à usage unique.

En tant que créateur de parapluie haut de gamme, nous nous attachons chaque jour à défendre cet objet, cet accessoire de mode, la qualité de sa fabrication française, le choix des matières premières, la finesse des détails et la richesse de son histoire. Le combat est rude, les mentalités ne changent pas facilement et les acteurs à faire le choix de la qualité sont peu nombreux.

Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai intitulé cet article un canapé et un parapluie.